Une femme poilue devrait-elle s’inquiéter ?
Zut les poils ! Ces petits bouts de phanères sont pour certaines femmes des proies à abattre à tel point qu’ils deviennent des sujets de préoccupation cosmétique et psychologique. Pourtant ils nous protègent contre plusieurs agents pathogènes tels que les bactéries. Cela dit, un excès de développement du système pilaire chez la femme peut être annonciateur d’une anomalie.
Depuis quelques temps vous avez remarqué une augmentation de poils sur des zones normalement poilues comme le bras, l’avant-bras, les jambes et les cuisses. Jusque-là, pas de panique. C’est probablement une hypertrichose(un dérèglement hormonal qui n’a rien de méchant). Par contre si vous remarquez le développement d’une pilosité dans des zones normalement glabres chez la femme comme le visage, le thorax, l’abdomen, il y a de quoi faire un peu plus attention: l’hirsutisme. Ce dernier peut-être le signe avant-coureur de maladies graves. L’hirsutisme peut s’associer à la virilisation et s’ajoute alors une augmentation de volume du clitoris, une voix grave, de l’acné(des petits boutons dans le visage), une séborrhée(sécrétion excessive d’une matière grasse appelée sébum) , une masse musculaire augmentée ainsi qu’une silhouette androïde.
Comment devient-on la femme à barbe ?
L’hirsutisme peut être dû soit à un niveau élevé d’androgènes, ces hormones normalement responsables de l’apparition des caractères sexuels masculins; soit à une hypersensibilité aux androgènes des follicules des poils. Les hormones mâles à l’instar de la testostérone stimulent la croissance des poils. Mais l’hirsutisme peut se développer malgré une production ovarienne et surrénalienne normale des androgènes car l’origine des androgènes chez la femme est double : une sécrétion glandulaire à partir du cholestérol et une conversion périphérique au niveau du foie et au niveau cutané.
Quand l’origine est surrénalienne, les maladies susceptibles d’accroître le niveau d’hormones mâles sont le Syndrome de Cushing évoqué devant une diminution de la fréquence des cycles menstruels (spanioménorrhée) associée à un hirsutisme avec d’autres signes comme une érythrose faciale, une répartition tronculaire des graisses, etc et les tumeurs virilisantes des surrénales dérivant du cortex surrénalien et survenant surtout chez la jeune femme (30-40 ans). Un défaut congénital de la production des hormones par les glandes surrénales peut conduire à un hirsutisme.
Quand l’origine est ovarienne, les dystrophies ovariennes polykystiques constituent la cause la plus fréquente de l’hirsutisme avec une hyperandrogénie modérée et un excès pondéral; soit le syndrome de Stein-Leventhal qui se caractérise par un hirsutisme développé à partir de la puberté d’intensité variable, par une prise de poids fréquente avec des troubles des règles et de l’ovulation.
A côté de cet hirsutisme dû à l’hyperproduction d’androgènes, existe un hirsutisme idiopathique. Il apparaît à la puberté et reste isolé. Il est fréquent et à caractère familial. L’individu reste avec un cycle menstruel régulier.
Les médicaments comme les androgènes anabolisants, progestatifs ainsi que la ménopause peuvent causer l’hirsutisme.
Existe-t-il un traitement ?
Le traitement existe et elle est varie en fonction de la cause: chirurgie en cas de tumeurs, des anti-androgènes, des oestroprogestatifs, etc.
Au traitement, peuvent être associés l’épilation à la cire ou électrique, la décoloration, crèmes anti-pousse et épilation laser.