Ressources humaines pour la santé au Burundi, l’état des lieux
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les ressources humaines pour la santé signifient toutes les personnes qui travaillent directement ou indirectement en vue d’entretenir et de créer la santé et le bien-être. Pour le Burundi, l’une des densités les plus élevées d’Afrique, l’écart entre les ressources disponibles et celles requises s’avère considérable. Aperçu en chiffres de l’état des lieux.
Selon les projections du recensement général de la population de 2008, en 2018, la population burundaise s’élevait à 11.759.805 habitants. Avec ses 422,50 hab. /km2, le Burundi est le 3ème pays le plus densément peuplé d’Afrique. Garder sa population en bonne santé devient ainsi un impératif pour en tirer les meilleurs dividendes. Pour s’en donner les moyens, les ressources humaines pour la santé, suffisantes en quantité et en qualité sont indispensables.
Selon un rapport du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida de 2012 au Burundi, l’effectif total des ressources humaines en santé était de 15.937 dont 5.957 infirmiers, 418 médecins, 16 sages-femmes et autre personnel d’appui, soit 1 médecin pour 19.231 habitants alors que l’OMS recommande au moins 1 médecin pour 10.000 habitants. Par contre, le ratio infirmier par habitant est satisfaisant avec un infirmier pour 1349 habitants (la norme de l’OMS étant d’un infirmier par 3 000 habitants) mais avec un manque criant de sages-femmes (1 sage-femme pour 124.312 femmes en âge de procréer). La majorité des provinces n’ont aucun médecin spécialiste car 70 % d’entre eux sont basés en Mairie de Bujumbura, de même que 50.5% de tous les médecins et 21% de tous les infirmiers.
Une entache à la Couverture Santé Universelle
Alors que la Couverture Santé Universelle (CSU) suppose avant tout l’équité et la qualité des services de santé, ce manque criant de ressources humaines constitue une fausse note pour l’agenda 2030.
En 2017, le pays comptait 1057 centres de santé, les structures de santé qui sont les points d’entrée du citoyen lambda dans le système de santé. Toutefois, elles sont pour la plupart tenues par des auxiliaires de santé. Ce qui limite considérablement la qualité des soins de santé primaires, pourtant, véritable clef de voûte de la CSU.
Que faire ?
La démographie galopante du Burundi nécessite un accroissement correspondant du nombre d’établissements sanitaires et des ressources humaines pour améliorer le développement sanitaire actuel. L’élaboration d’une stratégie claire est plus que nécessaire pour une répartition équitable des ressources humaines. Un renforcement des capacités organisé de façon permanente dans tout le pays serait une mesure de soulagement en attendant cette répartition. Il est important de se rappeler que le combat contre les inégalités et les pratiques discriminatoires requiert la collaboration de tous afin que chacun jouisse du meilleur état de santé possible. Cela ne relève pas d’une faveur, c’est un droit.